De gauche à droite : Aline (IDE), Marine (ASH faisant fonction d’AS), Fabienne (AS), Stéphanie (AS), Ophélie (ASH faisant fonction d’AS), Pauline (AS), Gregory Ledoublée (directeur). ©DR
Louise, 102 ans, se met au lit et sombre aussitôt dans un rêve des plus étranges : les rôles se sont inversés à l’EHPAD, les salariés ont pris la place des résidents et ce sont les pensionnaires eux-mêmes qui assurent leurs différentes fonctions ! Le spectateur découvre alors, en caméra subjective et sur une musique entraînante, une journée type au sein de cette résidence décidément pas comme les autres… Les saynètes s’enchaînent durant quatre minutes et permettent de découvrir la grande diversité des actions réalisées au quotidien par les équipes soignantes – toilette et soins des résidents, administration des traitements, séance de balnéothérapie, transmissions, etc. Les autres métiers ne sont pas en reste : directeur et agents d’accueil, personnel de nettoyage et agents hôteliers, kinésithérapeute, neuropsychologue, lingère, animatrice, technicien, plongeur, les résidents de l’EHPAD Gustave Courbet prennent la place des professionnels qu’ils côtoient chaque jour avec un plaisir non dissimulé. « L’idée nous est venue d’une vidéo vue sur le réseau TikTok. Notre compte @LaTeamGusGus y publie régulièrement des pastilles humoristiques mettant en scène l’équipe soignante, mais c’était l’occasion de sortir des sentiers battus en proposant un contenu original dans le cadre du concours MDRS », explique Aline, infirmière diplômée d’État. Le projet prend corps en un mois seulement « avec l’accord des familles concernées, bien sûr. Mais toutes nous ont soutenues, d’autant que les résidents étaient emballés par l’idée ! », précise Pauline, aide-soignante.
« Une parenthèse qui nous a fédérés autour d’un défi commun »
L’équipe utilise les moyens de bord – et donc les téléphones portables – pour filmer une scène par jour, soit « vingt minutes de tournage pour une séquence d’une vingtaine de secondes », indique Fabienne, également aide-soignante. Ophélie, ASH faisant fonction d’aide-soignante, abonde : « Une fois la blouse enfilée – ce qui était en soi un événement ! – les résidents ont endossé leur nouveau rôle avec beaucoup d’aisance ». Pour chaque scène, les réalisatrices ont essayé de s’en tenir à une prise seulement « afin que le résultat soit le plus naturel et le plus spontané possible », souligne Stéphanie, aide-soignante. Pas moins de 14 résidents et 17 membres de l’EHPAD ont pris part au projet, dont le montage final est réalisé par Aude, l’animatrice. Présenté dans le cadre du Trophée du Public pour le concours MDRS 2023, « L’étrange rêve de Louise » totalise 568 votes et se hisse sur la première marche du podium. « Un compteur en ligne permettait de connaître en temps réel le nombre de votes obtenus. Nos résidents suivaient cela de très près et nous demandaient chaque jour à combien nous en étions », sourit Marine, ASH faisant fonction d’aide-soignante. « Parmi les films soumis cette année au Concours MDRS, le nôtre était peut-être le plus artisanal, mais aussi celui où transparaissaient à mon sens le plus d’émotions. La joie des résidents, leur proximité avec nos équipes, se ressentent à l’écran et ont très certainement joué en notre faveur. Ces dernières années ont été difficiles, en particulier pour les résidents. Cette épreuve nous a rapprochés, et ‘L’étrange rêve de Louise’ a permis de resserrer encore ces liens tout en offrant une parenthèse qui nous a fédérés autour d’un défi commun », insiste Gregory Ledoublée, le directeur de l’établissement. L’équipe, qui a fait le déplacement à Paris pour recevoir son Trophée, a ensuite organisé une grande fête pour partager ce succès avec tous les résidents… et compte mettre la barre encore plus haut pour la prochaine édition du concours !
- Pour découvrir « L’étrange rêve de Louise » : https://www.youtube.com/watch?v=7cduzwpyBrA
Article publié dans le numéro de janvier d'Ehpadia à consulter ici
- Pour découvrir « L’étrange rêve de Louise » : https://www.youtube.com/watch?v=7cduzwpyBrA
Article publié dans le numéro de janvier d'Ehpadia à consulter ici